Les Etranges Soeurs Wilcox tome 3 - Fabrice Colin
Accompagnées de Conan Doyle, Holmes et aussi Abraham Stoker, les deux petites vampires Amber et Luna sont encore à la recherche d’un quatrième fragment du Venefactor, avant que le comte Dracula ou le monstre Sekhmet ne s’empare de l’objet magique pour dominer le monde. Aidé du poète Robert Browning, le groupe veut retrouver des sorciers, les Mystères de Venise, qui pourraient connaître l’emplacement du fragment.
Toujours aussi touffue, l’intrigue servie par un narrateur omniscient a toutefois cessé de se ramifier pour se concentrer sur le Venefactor et Venise. L’aspect ludo-parodique file bon train avec l’introduction d’un nouveau personnage littéraire, le grand poète dépressif en fin de carrière. Holmes ne se rase plus et manque d’argent, Conan Doyle est rattrapé par son passé personnel, Dracula a peur… Amber et Luna continuent de s’individualiser, voire de se quereller pour ensuite mieux s’apprécier. Leurs antécédents familiaux sont ici un peu mis de côté : vampires, fées ? J’ai encore eu du mal à me laisser distraire par le tourbillon de leurs aventures, mais je pense avoir mis le doigt sur ma difficulté : trop cartésienne, je voudrais connaître les tenants et les aboutissants de l’histoire. Or, Fabrice Colin prend plaisir à balader son lecteur. Les Mystères en resteront, le rôle de Wilfred ne s’éclaircit toujours pas, etc. Je n’ai sans doute pas su lâcher suffisamment prise pour évaluer pleinement la fantaisie sans limites de l’auteur, et l’ampleur de sa série. Un seul conseil : faites-vous votre propre idée !
Les Etranges Sœurs Wilcox tome 3 : Les Masques de sang
De Fabrice Colin
Gallimard jeunesse – mars 2011
13,50 euros
Fantasia tient à signaler des passages excessivement violents dans ce livre :
« Elle sortit sans se retourner et emprunta le pont qui enjambait le Rio della Sensa. Un chat au pelage roux se lovait sur une marche. La vampire se baissa pour le caresser et considéra les alentours. L’endroit était désert. Elle s’humecta la lèvre supérieure, et installa l’animal au creux de ses bras. Il y eut un miaulement féroce, des pattes s’agitèrent un instant, puis un corps se raidit. Quand la jeune femme reprit sa route, le cadavre de l’animal dérivait sur l’eau calme, laissant derrière lui un sillage en tache d’huile. » (p. 191)
Non mais !
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