Enthousiasmée par l'avis d'Emmyne, Fantasia a elle aussi voulu attraper les oiseaux qu'on voit dans l'album :
L'Arbre et l'enfant
De Jean-Luc Coudray
Illustré par Régis Lejonc
Editions de L'Edune – février 2011
11,50 euros
Une petite fille interroge l'arbre de son jardin : vaut-il mieux être petit ou grand ? L'arbre répond en énonçant les avantages et les inconvénients de chacun des deux états ; il déclenche alors l'imagination d'une situation précise dans la tête de la petite fille. Par exemple, quand on est grand, on n'a pas peur des monstres dans le noir, ou on peut jouer au basket... A contrario, quand on est petit, les glaces à lécher paraissent énormes, et on peut se cacher des méchants dans un trou de souris ! Résultat, notre petite héroïne n'arrive pas à décider ce qu'elle préfère. La conclusion en pirouette ne sera ni plus ni moins qu'un joli compromis.
Le dessin s'étale sur la double-page sans marges, tandis que le court texte en lettres sobres se glisse dans le ciel blanc. L'un n'est rien sans l'autre, puisque c'est la parole de l'arbre qui entraîne la visualisation de ce que rêve l'enfant. L'illustrateur utilise des formes géométriques, souvent rondes, très simples et dans des couleurs franches. Les jeux de motifs sur ces bases apportent un délié que l'on peut qualifier à la fois de design et de mignon : des silhouettes de monstres imbriquées dans le noir, des feuilles entrelacées sur l'arbre (j'ai failli ne pas voir les yeux et sa bouche du vénérable végétal !), les fenêtres régulières des immeubles, etc. Le petit format de l'album finit de lui donner une tonalité intimiste correspondant bien à son propos philosophique. Un moment profond autant que léger dans une société où tout va trop vite !
