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Les riches heures de Fantasia
17 février 2011

Les Quatre Saisons du fleuve - Marlene Röder

Mia déménage avec ses parents à la campagne, au bord d’une rivière. Elle se lie avec le jeune voisin Alex et découvre peu à peu la famille de ce dernier, dont la mère a disparu. Jan, le frère d’Alex, communique intensément avec la rivière et une mystérieuse Alina. De son côté, Mia se débat avec un passé sentimental douloureux qui l’empêche d’aimer pleinement Alex.

Depuis Le Roi des Aulnes, la littérature allemande aime à mettre en scène ces esprits de la nature revenus déranger les vivants. Ici, l’effrayante Alina symbolise un passé caché qui cherche à se révéler au grand jour – avec des empreintes de pas mouillées, des poissons pourris abandonnés, des poupées vaudous, etc - pour pouvoir enfin laisser ceux qui restent en paix. Le secret est évidemment tragique, un drame bien contemporain attisé par la vie de province. On le voit peut-être venir de loin, mais l’écriture à la poésie lente, qui fait comme suivre le ruissellement de la rivière au fil du temps, sait le faire durer. L’ambiance s’alourdit, les caractères s’exaspèrent jusqu’à la délivrance finale, inopinément apportée par Jan le simple. Pourquoi avoir rajouté à cette équation en huis-clos la jeune Mia, porteuse elle d’un mystère dur, mais un peu… attendu en fiction ? Au moins joue-t-elle le rôle d’observatrice de ses voisins, et puis son violoncelle ricoche avec les éclats de l’eau, précipitant les événements… Enfin, elle est le seul élément féminin qui incarne une possibilité d’avenir. Alternant trois voix – Mia, Alexander et Jan -, le roman sait faire à la fois patienter et palpiter son lecteur : une drôle de force tranquille qui ne laissera pas indifférent.

Les Quatre Saisons du fleuve

De Marlene Röder

Traduit de l’allemand par Laurence Hamels

Flammarion – collection Tribal – janvier 2011

12 euros

                      QSF         IMG_5332

 

Autour de l’eau douce (ou pas si douce…) :

-          L’Enfant et la rivière d’Henri Bosco (1945)

-          Le Garçon de la rivière de Tim Bowler (Pocket jeunesse, 2005)

-          Une Moto dans la nuit de Ragnar Hovland (la Joie de Lire, 2009)

-          Les Cinq Bonheurs de la chauve-souris de Jean-François Chabas (Ecole des Loisirs, 2010)

      

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Commentaires
C
un superbe livre qui ne laisse pas le temps de respirer.
F
N'hésite pas à essayer ! Peut-être pas le livre de l'année, mais un très joli premier roman d'une auteure qui n'a que 27 ans.
C
Intriguée, je suis...<br /> Très belle couverture et joli titre déjà.
Les riches heures de Fantasia
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